100 euros de plus

Emmanuel Macron a annoncé lundi soir lors d’ une allocution télévisée que les salariés payés au SMIC toucheraient 100 euros de plus chaque mois dès 2019. Mais il ne s’agit pas d’un coup de pouce au SMIC au sens classique, puisque ce dernier n’augmentera qu’en fonction de la hausse légale, proche de 2 %. En revanche, le calendrier de la prime d’activité est avancé. La revalorisation exceptionnelle de ce complément d’activité pour les travailleurs pauvres et modestes était une promesse de campagne ; elle devait s’échelonner jusqu’en octobre 2021 et atteindre « jusqu’à 80 euros par mois au niveau du SMIC ». La revendication d’un coup de pouce direct au SMIC, qui a émergé avec la montée de la problématique du pouvoir d’achat, n’a donc pas été retenue, même si la mesure faisait partie des revendications récurrentes des « gilets jaunes » . Elle avait été relayée par la CGT et Force ouvrière. Dimanche, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, s’était refusée à toute augmentation du SMIC pour 2019. « Le coup de pouce au SMIC, on sait que cela détruit des emplois, cela n’est pas la bonne méthode », avait-elle expliqué. Macron annonce un geste fort sur la CSG des retraités Les heures supplémentaires à nouveau exonérées d’impôt dès janvier 2019 Depuis 2012, date du dernier coup de pouce au SMIC, les salariés au bas de l’échelle des revenus ont dû se contenter de revalorisations automatiques. Cette mesure de pouvoir d’achat « ne coûtera pas un euro de plus pour l’employeur », a précisé Emmanuel Macron. Elle sera totalement prise en charge par l’Etat, dans des conditions qui restent à définir. Revaloriser la prime d’activité ne nuit pas à la compétitivité des entreprises . Contrairement au coup de pouce au SMIC, cela permet aussi de se concentrer sur les travailleurs qui vivent dans un foyer à faibles revenus, puisque la prime est sous condition de revenus familiaux et dépend du nombre d’enfants à charge. Cependant, le coût de ce crédit d’impôt pour les salaires modestes ne cesse de croître, et dépasse déjà 5 milliards. L’exécutif a donc cherché à circonscrire la revalorisation promise par le chef de l’Etat au niveau du SMIC – alors que la prime court jusqu’à 1,3-1,4 SMIC pour une personne seule. De plus, le taux de cumul entre revenus d’activité et prestations a été revu à la baisse. Le chef de l’Etat a aussi annoncé le versement d’une prime exceptionnelle de fin d’année défiscalisée et non chargée, sans indiquer de montant maximum (Bruno Le Maire avait évoqué 1.000 euros). Cette prime sera facultative. Elle a, à ce titre, été bien accueillie par le patronat, qui avait lui-même poussé cette idée ces derniers jours.